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Odyssée Noire
16 avril 2011

Saison lente


J’attendais impuissant entre gel et fièvre

Que le dragon bicéphale n’ait plus ses têtes

Il agonise à présent sur les engelures des innocents

Sa queue gigote et convulse

Sous mon oreiller, le massacre sournois

Faut encor attendre pour rêver

 

J’ai attendu, du nord vint l’harmattan

Audace providentielle qui s’engouffre

Par tous les sentiers, les colonnes de la ville

dans le dos, ses piqûres glaciales 

Et les pilleurs à sa queue qui désossent

Razzia goulue vengeresse

 

J’attends à présent qu’ils passent

Coup sur coup, je cogne d’agacement

sur les prédateurs débusqués

Reste le caporal, le fanfaron qui se terre

dans le maquis se meurt

Et sa queue galonnée se recroquevillant

Pour l’allégeance salutaire

 

J’attendrai la saison des pluies

La fin de l’harmattan que tout fleurisse

Je reprendrai mon chant où l’ai laissé

Un long soupir poussé librement

 

Enterrés, nos morts et le calvaire

Enterrées mes insomnies, aux étoiles

Enfin je n’attendrai plus,

le front épongé des supplices et des peurs

Mais les entailles aux mains

Incurables, je les  garderai.

 

Odyssée Noire / chevalnoirdulysse@gmail.com

 

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