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Odyssée Noire
11 avril 2011

Deux bêtes en cage

 

Retranchées dans leur tanière au bénitier

Après tant de blessures et de tueries

La famine mordant, les coups de mortier

Les voilà à la queue leu leu sans leur furie

 

Les griffes émoussées jusqu’alors affûtées

Qui propageaient la veille, sans retenue

Terreur et consternation dans la cité

Sont celles des tueurs impuissants et nus

 

Aux mains des chasseurs, prêts à châtier

Dociles, elles agitent leur queue rabougrie

Pour implorer cette fois la  pitié

Et non essaimer les treillis vert-de-gris

 

Pantoises, pantelantes, la tignasse éparse

Aux réprimandes d’un bidasse, assénées,

Elles déglutissent leurs funestes farces

Tels des chenapans craignant d’être malmenés

 

Le regard hagard, la mâchoire qui flageole

Dans la cage, captives, sont les bêtes

Terrifiées, les bras léchant le sol

Et la peur qui dégouline de leur tête

 

Terrible ricochet de balles sur les despotes

Perdant la raison, se voyant prophètes

Nourris du sang de leurs compatriotes

Les voilà ces parricides qui végètent

 

Laissez-les au bras de leur démence

Ne méritant point qu’on leur donne la mort

Sans pitié sévira la déchéance

Pour leurs crimes commis sans remords

 

Odyssée noire / chevalnoirdulysse@gmail.com


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